Le roman de Louis XIV - Un roi, trois femmes by Ivan Gobry

Le roman de Louis XIV - Un roi, trois femmes by Ivan Gobry

Auteur:Ivan Gobry [Gobry, Ivan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman historique
Éditeur: Rocher (Éditions du)
Publié: 2014-03-11T04:00:00+00:00


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Les nouvelles maîtresses

Louis XIV avait, sinon de bon cœur, du moins avec sincérité, abandonné une maîtresse dont il était passionnément amoureux. Il ne pouvait s’en tenir là. Contrairement à ce que lui avaient réclamé Bourdaloue et Bossuet, il renonçait à la luxure partagée avec une certaine femme, il ne renonçait pas à la luxure. Il renonça aux occasions de retrouver la marquise de Montespan, il ne renonça pas aux occasions de succomber aux charmes d’une femme.

Dès 1675, le roi eut une liaison avec une certaine demoiselle Des Œillets, femme de chambre de madame de Montespan. Les rencontres étaient faciles. Jean-Christian Petitfils cite là-dessus Alexandre Sallé, petit-neveu de la Champmeslé, cette prestigieuse actrice qui incarna les héroïnes de Racine. Il invoque le témoignage de Bontemps, premier valet de chambre du roi, qui possédait les secrets de son maître. « Il faisait, rapporte celui-ci, élever les enfants qui provenaient de ses amours, mariait les filles auxquelles on donnait vingt mille écus, les garçons servaient dans les troupes. Parmi celleslà, il y eut une demoiselle Des Œillets, fille d’une comédienne, qui fixa les amitiés du roi pendant un temps assez considérable pour qu’elle pût espérer devenir maîtresse déclarée, mais le goût du roi changea, ce qui lui causa tant de chagrin qu’elle en mourut d’une maladie de langueur1. » Comme on le sait, cette maladie intervint quand elle fut incarcérée à l’hôpital de Tours.

Cette petite maîtresse mit au monde en 1676 un enfant de Louis XIV, une fille baptisée Louise et déclarée comme fille de Philippe de Maisonblanche, capitaine de cavalerie, et de sa femme Gabrielle de La Tour. Elle épousa, quand elle eut vingt ans, un seigneur obscur, Bernard de Prez de La Queue, qui devint exempt des gardes du corps. Elle reçut une dot de quarante mille livres. Le secret ne fut pas étroitement gardé: quand cette femme, que Louis XIV n’avait pas voulu légitimer, passa de vie à trépas, elle fut déclarée sous le nom de « Louise de Bourbon-Maisonblanche, fille naturelle de Louis XIV ».

Dès 1678, le roi, qui n’a pas encore rejeté madame de Montespan, mais dont les sens commencent à se fatiguer de cette unique maîtresse, est pris d’une passion aussi vive pour une nouvelle fille d’honneur de Madame, une demoiselle de la noblesse d’Auvergne, âgée de dix-huit ans, Marie-Angélique de Scorailles, fille du comte de Roussille.

Dès son apparition, toute la cour cria à la beauté. Elle n’était pourtant pas la première à provoquer cette sorte d’admiration. Mais à la cour, la splendeur de la beauté se renouvelait d’année en année. Quelque temps plus tôt, on s’était pâmé à la vue de la marquise de Montespan, et maintenant c’était devant cette modeste jeune fille.

Celle-ci est encore une blonde, mais cette fois tendant vers le roux, grande et svelte, avec une mine de modeste et de timide. Mine qui ne nuit pas à son charme. Madame de Sévigné l’appelle « la belle Beauté ». L’abbé de Choisy la juge « belle comme un ange et sotte comme un



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